Conseil métropolitain du 12 février 2021.
Intervention d’Anthony Descloziers, membre du bureau métropolitain, maire de Sainte-Luce-sur-Loire.
Seul le prononcé fait foi…
Harmoniser à l’échelle métropolitaine les règles encadrant la forme et la localisation des supports de publicité est chose pertinente.
Nous disposerons ainsi, à terme, d’un premier un outil concret et complémentaire du PLUm, protecteur de notre environnement patrimonial et paysager, mais aussi de notre cadre vie quotidien.
Instrument réglementaire qui n’empêchera pas nos collectivités, comme les associations qui font la richesse de notre territoire, de communiquer à propos de leur actualité du moment, d’ailleurs.
Limiter les formats et le nombre de supports posés ou visibles dans l’espace public, comme organiser la présence de la publicité dans nos entrées de ville, sera une réponse effective aux tentations de foisonnement publicitaire de marques et d’enseignes peu regardantes sur la qualité dudit support, mais aussi parfois du message émis.
Il est rassurant de savoir qu’une grande marque, ou bien un acteur commercial local aux moyens suffisants, ne pourra définitivement pas encourager à une certaine sur-consommation, en affichant son identité ou un produit, sur un toit d’immeuble, via une enseigne lumineuse aux lumières criardes.
Il est bien, aussi, de garantir réglementairement l’absence visuelle de bâche publicitaire, peu esthétique et visible de toutes et tous, ceignant par exemple un immeuble (en rénovation, en construction), d’un lieu ou d’un site remarquable du cœur de la métropole ou de nos centres-villes.
Mais, nous savons que, désormais, c’est la place même de la publicité dans la Cité, dans nos vies qui est interrogée par nos concitoyen-n-e-s. Et, beaucoup d’entre nous ont d’ailleurs été interpellé-e-s à ce sujet, durant nos campagnes municipales respectives.
Depuis très longtemps (des siècles même), La publicité est un formidable vecteur de création littéraire et visuelle, artistique et culturelle. Régulièrement, celle-ci dit joliment notre vie et le temps qui passe, raconte de merveilleuses histoires et a pu décrire avec justesse une époque.
Néanmoins, la publicité est et sera toujours une forme de communication de masse, dont le but premier est de fixer l’attention de chacune et de chacun, afin de l’inciter à adopter un comportement matériel souhaité.
La publicité (panneau d’affichage, panneau lumineux, automobile et camionnette de réclame…) modifie nos paysages urbains et ruraux, génère une réelle pollution visuelle, lumineuse, énergétique. Elle participe d’une trop importante émission quotidienne de particules nocives à l’environnement et à notre santé.
Nantes, capitale verte de l’Europe en 2013, métropole des transitions, cité des actions concrètes et partagées contre réchauffement climatique doit se saisir de l’élaboration de ce premier règlement métropolitain de publicité pour interroger l’impact de celle-ci sur notre vie quotidienne, vis-à-vis de la transition écologique, à propos de notre souhait d’une société plus altruiste et respectueuse de l’identité de chacune et chacun, moins consumériste.
Notre conseil doit accompagner une nécessaire évolution de la présence publicitaire de nos villes et nos vies. Avec les habitant-e-s de la métropole il nous faut envisager une nouvelle régulation de l’existence de la publicité dans nos communes, allant peut-être plus loin que ce qui sera encadré par le futur règlement de publicité. Je pense, ici, par exemple à certaines livrées publicitaires de véhicules de transports en commun, par exemple…
Ensemble, élu-e-s, citoyen-n-es engagé-e-s, acteurs économiques locaux, il nous faut écrire un règlement répondant, certes, à des obligations législatives déjà définies, aux différents enjeux environnementaux et économiques du moment, mais aussi et surtout au souhait, de nos concitoyen-n-e-s, de faire de Nantes une cité au cadre de vie préservée et émancipatrice, une métropole d’un nouveau contrat social et écologique.