Conseil métropolitain du 9 avril 2021.
Intervention d’Aurélien Boulé, conseiller métropolitain, conseiller municipal de la ville de Nantes.
Seul le prononcé fait foi…
Madame la présidente, cher-e-s collègues,
A Nantes Métropole, comme ailleurs, il existe un gisement important de report modal depuis la voiture vers la marche, le vélo, et les transports en commun. Et ce, à l’échelle des courtes distances, puisqu’en ville plus de la moitié des déplacements motorisés s’étendent sur moins de 3 km.
Notre ambition sur l’intermodalité doit nous permettre de lutter plus efficacement contre la pollution et la congestion automobile, grâce à trois leviers : les politiques tarifaires, le renforcement de l’offre et une meilleure articulation avec le ferroviaire.
Ainsi, après la baisse du prix des abonnements de 20% en début d’année, la gratuité le week-end est une nouvelle étape importante. Pour que les alternatives à la voiture séduisent davantage, nous devons rendre les services de mobilité plus accessibles. La crise a des conséquences sociales et économiques très fortes : en France, le budget pour la mobilité est de 5000 euros par an (en moyenne, par habitant).
Cette mesure permettra de redonner du pouvoir d’achat aux foyers, tout en soutenant l’activité commerciale locale. Car ici, dans notre métropole, nous considérons la mobilité comme un droit fondamental, et nous garantissons à chacune et à chacun la capacité de se déplacer au quotidien.
Par ailleurs, le renforcement de l’offre de transport le week-end illustre notre volonté d’absorber au mieux les hausses de fréquentation attendues. Mais au-delà de ces adaptations, cette délibération présente plusieurs évolutions structurelles pour la rentrée 2021. Je pense notamment au sud-ouest de la métropole, qui va bénéficier d’une refonte globale et attendue de ses liaisons intercommunales.
Je salue également les expérimentations qui vont être menées sur l’accès au marché d’Indre et sur la liaison fluviale entre La Chapelle-sur-Erdre et Gachet : une agglomération avance en intelligence quand elle est capable de faire un pas de côté et d’imaginer de nouvelles manières d’agir, de se développer, de faire du lien.
De plus (et nous l’aborderons dans la prochaine délibération), je me réjouis de la place de plus en plus centrale qu’occupe le ferroviaire dans nos réflexions. Car, dans la refonte des lignes du sud-ouest évoquées, émerge aussi la volonté de rabattre plus de voyageurs sur la gare de Bouaye. Avec la future halte ferroviaire au nord de l’aéroport et cette gare bosscéenne mieux utilisée, une branche entière de notre étoile ferroviaire va connaître un nouvel essor.
A moyen terme, dans notre démarche d’alliance des territoires, cette réflexion sur le train devra être approfondie, avec les autres collectivités. D’après SNCF Réseau, l’aire urbaine de Nantes comptera plus de 1 300 000 habitants en 2055.
Si nous ne voulons pas amplifier le recours à l’automobile et le creusement des fractures entre territoires, mais également entre classes sociales, la mise en place d’un véritable “Train du quotidien” serait une solution efficace. Pour cela, nous pourrions notamment nous appuyer sur les 17 gares de la métropole. Avec des liaisons cadencées, plus fréquentes, radiales et irriguant de manière polycentrique le bassin nantais, ce service serait une alternative convaincante à l’autosolisme. Il permettrait d’optimiser l’existant, tout en répondant aux enjeux climatiques.
Pour conclure, le principal enjeu pour notre collectivité est donc de continuer à développer des politiques qui encouragent les pratiques intermodales, associant tout particulièrement le vélo et les transports collectifs, et de rendre ces pratiques compétitives par rapport à l’usage de la voiture.
C’est pourquoi, comme mes collègues du groupe socialiste, écologiste, radical, républicain, démocrate et apparenté-e-s (SERDA), je me prononcerai en faveur de ce projet de délibération.
Madame la Présidente, Cher-e-s collègues,
Je vous remercie.