Conseil métropolitain du 9 avril 2021.
Intervention de Nathalie Leblanc, conseillère métropolitaine, conseillère municipale de la ville de la Chapelle-sur-Erdre.
Seul le prononcé fait foi…
Madame la présidente, cher-e-s collègues,
Notre métropole, comme de nombreux territoires, compte plusieurs milliers de personnes sans-abri, c’est-à-dire se trouvant dans la rue ou ne bénéficiant pas d’un hébergement ou d’un logement digne et stable.
Cette situation n’est pas nouvelle, elle est connue depuis de nombreuses années.
Elle est connue, mais elle évolue.
Cette évolution, c’est d’abord, une augmentation du nombre de personnes concernées par ces conditions de vie inhumaines, mais c’est aussi une diversification des situations d’habitat indigne ou précaire.
Se trouver dans la rue, dans une cage d’escalier, ou dans une tente au bord de la route, est une négation de la dignité à laquelle chacune de nos concitoyennes et chacun de nos concitoyens ne devrait avoir droit.
Ces situations d’extrême précarité au regard de l’habitat vécues par des familles, par des femmes ou des hommes isolés, par des jeunes en errance ou encore par des personnes avec des problèmes de santé ou des troubles psychiques dans notre métropole, interroge notre humanité et notre solidarité.
L’épidémie de la COVID et les périodes de confinement ont rappelé de façon aigüe, à quel point avoir un toit, avoir un chez-soi, un lieu où se poser, se reposer, protecteur et intime, constitue un besoin essentiel.
Et quand nombre d’entre nous avons le sentiment d’être confiné dedans, les personnes sans-abri vivent elles, au quotidien, avec le sentiment d’être confinés dehors.
Le droit à un logement, à cette forme essentielle de sécurité matérielle est d’ailleurs un droit qui a été reconnu depuis de nombreuses années dans nos textes fondamentaux inscrit notamment en préambule de notre Constitution.
De nombreux dispositifs existent pour permettre l’accès au logement, la Métropole, elle-même saisit toutes les opportunités pour trouver des solutions aux situations de mal-logement.
Elle s’est engagée dans la démarche Logement, d’abord pour permettre d’accélérer les parcours résidentiels des personnes, elle participe aussi au PDLHPD, comme elle s’inscrit dans la logique de résorption des bidonvilles.
C’est essentiel, mes chèr-e-s collègues, et il nous faut continuer à mener ces différents chantiers de front dans une logique territoriale sur l’ensemble de la métropole et en partenariat avec toutes les parties-prenantes.
« On ne se sauvera pas les uns sans les autres » disait l’Abbé Pierre.
Aussi, nous voulons accélérer et apporter des réponses nouvelles pour sortir les personnes en grande précarité de la rue, des squats ou des bidonvilles, en répondant à ce seul critère: la situation de dénuement des personnes, sans distinction à l’égard du statut, autrement dit, de manière universelle.
C’est pourquoi la Métropole s’engage plus encore.
La création de ce fonds correspond à plusieurs engagements de campagne des candidats de gauche aux élections métropolitaines 2020, destinés à accompagner les projets portés par les villes de la métropole, afin de favoriser la mise à l’abri des personnes se trouvant dans la rue ou dans des situations d’habitat indigne.
Comme il s’agira de permettre l’invention de solutions partenariales, de proximité, en apportant une contribution tant sur le volet investissement que sur le volet de l’accompagnement social.
Au total 2 millions d’euros sont inscrits dès ce budget primitif.
C’est une première étape essentielle de la mise en œuvre de notre engagement de mandat de consacrer 1 % à la mise à l’abri des personnes sans solution d’hébergement.
Les modalités de soutien seront définis dans les semaines qui viennent, à l’échelle métropolitaine, par les communes réunies en groupe de travail, ce afin de prendre en compte les expériences pratiques en la matière et de rendre ce Fonds très opérationnel.
Et, notre objectif est de soutenir les premiers projets à l’automne.
Il est essentiel que les 24 communes de la Métropole s’approprient ce dispositif pour mieux contribuer à la lutte contre le sans-abrisme de façon collective.
Nous nous engageons en faveur d’un accès des habitant-e-s de la métropole à un hébergement digne, afin d’être une cité inclusive et innovante, une métropole résolument engagée dans les transitions au bénéfice de toutes celles et de tous ceux qui y vivent, ou parfois y survivent.
La convention citoyenne nous l’a demandé !
Alors soyons à la hauteur des aspirations et de l’ambition des citoyennes et des citoyens de notre métropole !
C’est pourquoi, comme mes collègues du groupe des Elu-e-s socialistes, écologistes, radicaux, républicains, démocrates et apparenté-e-s, je me prononcerai en faveur de cette délibération.
Madame la Présidente, Cher-e-s collègues,
Je vous remercie.