Conseil métropolitain du 4 février 2022.
Intervention d’Anthony Descloziers, conseiller métropolitain, maire de Sainte-Luce-sur-Loire.
Seul le prononcé fait foi…
Madame la Présidente,
Chers collègues,
Après plusieurs présentations de la part des services de l’État, deux réunions publiques, le projet de réaménagement du complexe de Bellevue appelle des observations.
Je voudrai, en premier lieu, saluer le travail effectué par Nantes Métropole en relation directe avec les élus de Sainte-Luce-sur-Loire, de Basse-Goulaine et de Nantes. En effet, le triplement du Pont de Bellevue aura un impact pour tous les habitants de la métropole, mais aussi pour les habitants des communes riveraines. Vous me permettrez donc de m’exprimer ici en tant que conseiller métropolitain, membre du groupe SERDA bien sûr, mais également en tant que Maire de la commune de Sainte-Luce-sur-Loire.
L’avis adopté par le Conseil municipal de Sainte-Luce-sur-Loire le 26 janvier, est semblable à celui de Nantes Métropole sur de nombreux aspects, même s’il intègre, naturellement, une autre dimension qui est celle de la gestion du risque inondation, qu’il semble nécessaire d’améliorer. Les élu-e-s de Sainte-Luce-sur-Loire souhaitent également qu’une attention particulière soit portée à l’amélioration et la réduction des nuisances sonores. Sur ces deux points, le garant préconise, dans le bilan de la concertation, « non pas la simple poursuite de la concertation mais la tenue de conférences de consensus sur ces sujets », ce qui montre que du chemin reste à faire !
Au-delà de ces quelques observations préalables, qui revêtent, malgré tout, une très grande importance pour ma commune, je souhaiterai appuyer des observations formulées par le vice-président Bertrand Affilé et qui montrent que le projet doit être amélioré, et ce pour répondre à des préoccupations actuelles. En effet, ce projet de triplement de pont pose des questions : d’un côté, il générera nécessairement du trafic supplémentaire, en décalage avec les enjeux environnementaux actuels et de l’autre, il permettra, dans un premier temps en tout cas, de réduire les embouteillages sur le pont et dans nos bourgs, ces embouteillages étant également générateurs de pollution.
Ceci étant dit, l’objet de la concertation ne porte pas sur le fait d’être pour ou contre le pont, mais bien sur le meilleur scenario à choisir pour que le projet réponde aux besoins de la population et soit le plus acceptable possible. Pour le moment, le compte n’y est pas ! Quitte à construire un troisième pont, autant faire en sorte qu’il réponde à des enjeux actuels et futurs notamment par l’amélioration des conditions de transports collectifs et de co-voiturage. Or, sur ce point, le projet doit être largement amélioré. D’une part, il faut souligner l’absolue nécessité que ce projet permette une plus grande et une meilleure utilisation des transports en commun et du co-voiturage, notamment par la création de voies réservées dans les deux sens. A ce stade, seule une voie réservée dans le sens Sud/Nord permettrait le co-voiturage et le passage de transports collectifs mais il n’y a rien de prévu pour traverser la Loire dans le sens Nord/Sud, il faut donc revoir le projet.
De notre point de vue, il n’est pas possible qu’un projet de cette ampleur ne permette pas l’amélioration de la situation en matière de transports en commun. Nous devrons, ainsi, travailler à de nouveaux itinéraires de lignes offrant une desserte radiale du sud-est de la métropole. Cette offre n’existe pas aujourd’hui.
J’attire notre attention sur le fait que vouloir rejoindre le sud Loire pour un lucéen relève du parcours du combattant : si je veux aller voir mes collègues de Basse-Goulaine, de Saint-Sébastien ou de Vertou, il me faut passer par le Centre-ville de Nantes.
Aussi, quitte à construire un troisième pont, autant faire en sorte qu’il y ait une amélioration de la situation pour les habitants de l’est qui vont travailler dans le Sud-Loire et qui pourront plus facilement laisser leur voiture au garage !
La deuxième réserve porte sur la prise en compte des impacts environnementaux du projet.
En effet, et quelle que soit la variante retenue, ce sont au minimum 8000 m² de surface de zones humides et au minimum 4100m² d’habitat à forts enjeux faunistiques qui seront impactés. Nous demandons donc à l’État de préciser les mesures prises permettant d’éviter, réduire ou compenser ces impacts. Soyez assuré-e-s que nous serons attentifs à ce que les prairies humides soient protégées dans le secteur autour de Sainte-Luce-sur-Loire.
Madame la Présidente, chers collègues, à ce stade, le projet d’aménagement du pont de Bellevue n’est pas totalement satisfaisant. Mais des améliorations sont possibles et l’État doit poursuivre son travail, afin d’apporter des réponses à toutes nos demandes. Celles-ci permettraient de rendre ce projet acceptable, tant au niveau environnemental qu’au niveau de la qualité des déplacements des habitant-e-s concerné-e-s par ce projet.
Aussi, je voterai cet avis, avec les réserves évoquées, considérant que celui-ci est équilibré et qu’il permet à l’Etat de revoir sa copie.
Madame la Présidente, cher-e-s collègues,
Je vous remercie.