À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, nous avons rencontré Nathalie Leblanc, conseillère métropolitaine SERDA, en charge de la thématique égalité femmes-hommes à Nantes Métropole.
Nantes métropole premier territoire non-sexiste
Comment la métropole nantaise agit-elle, afin de renforcer la sûreté des femmes dans l’espace public ?
« Au quotidien, notre majorité métropolitaine de gauche et écologiste œuvre en faveur d’un territoire où chaque femme se sent en sûreté, une métropole où chacune se déplace librement, quelque soit son âge, son lieu d’habitation, sans crainte, de jour comme de nuit.
Et, plusieurs décisions ou actions décidées ces dernières années y contribuent.
Dans les transports, le déploiement, depuis le début de ce mandat, de l’Unité métropolitaine des transports en communs (UMTC) assure une présence rassurante. De plus, l’arrêt à la demande, dans les bus de nuit, permet aux passagères de descendre au plus près de leur destination.
En matière d’aménagement urbain, des projets comme la requalification du secteur Gloriette Petite-Hollande intègrent des principes de sureté et d’accessibilité.
De manière générale, nous veillons à éliminer les zones à faible visibilité et à concevoir des espaces ouverts et lumineux. Ces aménagements tiennent compte, aussi, des besoins des personnes à mobilité réduite et intègrent une végétalisation réfléchie, pour dégager le champ de vision.
La sécurité des femmes est une priorité de l’ensemble des actrices et acteurs institutionnel·le·s, sociaux et associatifs des vingt-quatre villes/communes de la métropole. Ainsi, depuis 2019, les femmes disposent d’un lieu unique en France, Citad’elles, un lieu refuge ouvert 24h/24 pour les femmes victimes de violences et leurs enfants. Depuis sa création, 5 700 femmes ont pu y trouver un accompagnement juridique, psychologique et social, en primo-accueil ou en rendez-vous de suivi. ».
Comment la métropole favorise-t-elle une meilleure représentation de la Femme dans l’Espace public ?
« Au cours de ce mandat, notre majorité ancrée à gauche, avec une politique sociale et écologique, a fait voter, par le Conseil métropolitain, un soutien financier aux communes souhaitant réaménager leurs cours de récréation, afin de mieux partager l’espace de jeu, qui est aussi un lieu de vie. La manière dont ces espaces étaient conçus induisaient trop souvent les garçons « acteurs » au centre, reléguant les filles « spectatrices » en périphérie. En végétalisant et en repensant ces lieux, sans figer les usages, nous créons des espaces plus inclusifs, où chacune, chacun prend librement sa place.
Se promener, aujourd’hui, dans le cœur de la métropole, c’est aussi voir l’évolution des noms de rues. Depuis 2016, plus de 160 de celles-ci ont été renommées en hommage à des femmes inspirantes, comme Joséphine Baker, Camille Muffat ou Jane Vialle, première femme noire élue au Sénat.
C’est aussi découvrir des œuvres iconiques qui évoluent avec leur temps, à l’image des « nouvelles » fontaines Wallace. Hier, comme aujourd’hui, symbole du patrimoine urbain, elles proposent une vision plus inclusive, avec des figures féminines « libérées ».
Sans compter Le Voyage à Nantes et Le Voyage en Hiver, qui ont su si bien mettre en avant des œuvres qui interrogent la place des femmes dans la Cité avec l’exposition « Sportives » qui a mis en lumière des championnes repoussant les limites. Ou encore notre chère « Petite maman Noël », de Virginie Barré, et sa représentation féminine, bienveillante et réconfortante, de la figure traditionnelle des fêtes de fin d’année ».
Quelles sont les actions concrètes décidées par Nantes Métropole, afin d’améliorer l’accès des femmes à l’emploi et aux métiers d’avenir ?
« L’émancipation des femmes passe aussi par l’emploi, mais trop de freins persistent encore. Aussi, la Métropole agit et finance des dispositifs pour lever ces obstacles, qu’il s’agisse de formation, d’entrée ou de retour à l’emploi.
En direction des lycées, nous soutenons des programmes comme BecomTech, qui permet aux jeunes filles, issues notamment de quartiers populaires, de découvrir les métiers du numérique. Plusieurs initiatives émergent également à Nantes Université et dans nos grandes écoles pour inciter les jeunes filles, les jeunes femmes à s’engager vers des carrières scientifiques, techniques ou industrielles.
L’inégalité salariale, bien que régulièrement dénoncée, reste un problème majeur dans de nombreuses entreprises. Le Conseil d’Analyse Économique dit même qu’au moment de la naissance du premier enfant et dans les 10 années qui suivent, les femmes perdent 38 % de revenus. Pour apporter notre contribution à cette inacceptable inégalité, nous finançons des dispositifs comme NegoTraining, en partenariat avec Audencia pour aider les femmes à négocier leur salaire.
Pour celles qui rencontrent des difficultés à retrouver un emploi, l’ATDEC est là ! Avec le soutien de Nantes Métropole, via la Maison de l’Emploi, les Missions Locales et le Plan local d’Insertion par l’Emploi (PLIE), avec des dispositifs innovants tel qu’ALBA pour les mineur.es en situation de prostitution, elle permet aux bénéficiaires de gagner en confiance et en autonomie, par un accompagnement adapté vers une activité professionnelle choisie et stable, ou une formation.
Il demeure néanmoins parfois de nombreux obstacles structurels qui freinent encore trop souvent l’emploi des femmes : la mobilité, les possibilités de garde d’enfants, … Là aussi, la métropole innove, avec l’opération Rayo’Nantes et ses cours pratiques et théoriques pour une mobilité autonome à vélo. ».
Pour conclure ?
« L’égalité femmes-hommes ne se décrète pas, elle se construit au quotidien. Et soyez assuré·e que les élu·e·s de notre groupe majoritaire sont pleinement mobilisé·e·s, afin de faire de Nantes, la première métropole non sexiste de France ».