Conseil métropolitain du 13 octobre 2017
Intervention de Pascal Pras, Maire de Saint-Jean-de-Boiseau,
Vice-président de Nantes métropole
Madame la présidente, cher-e-s collègues,
En adoptant le principe de la mutualisation de la construction des nouveaux logements sociaux dans notre métropole, nous avons réaffirmé notre conviction que l’habitat était au cœur de notre destin métropolitain, autant que le résultat de notre histoire de cohésion sociale et d’accueil.
Nous avons toutes et tous conscience, dans cette assemblée, du désir de nos concitoyens de pouvoir habiter la métropole, dans l’une de nos 24 communes, ce, quels que soient leurs revenus et leur besoins. Et, si le logement social n’est pas l’unique volet de notre politique de l’habitat, il y tient, bien sûr, une place importante.
Aujourd’hui, les premières orientations en matière de logement annoncées par le Président de la République et le Gouvernement Philippe menacent le modèle du logement social tel qu’il fonctionne actuellement. Mais au-delà, du fait de la réduction de l’engagement financier de l’État dans la politique du logement social, ce projet fragilise notre développement métropolitain.
Le Gouvernement veut faire peser sur les ménages les plus précaires la responsabilité de son déficit et de ses futurs choix budgétaires. C’est une position que nous, élus socialistes, radicaux, républicains et démocrates, mais je l’espère ici, de tous bords, pouvons difficilement accepter.
Ce projet fragilise notre capacité à mettre en œuvre les objectifs de cohésion sociale que nous poursuivons dans le cadre de notre politique de l’habitat.
A cause de lui, nous pourrions ne plus être en mesure de respecter nos engagements de production de nouveaux logements sociaux, de rénovation urbaine, où même, de requalification de logements. Et pourtant, l’habitat est, à mon sens, le levier le plus important pour continuer de bâtir un territoire du bien vivre ensemble.
Depuis plusieurs semaines maintenant, la mobilisation des acteurs du logement social contre la proposition de baisse des loyers est sans précédent, mais aussi celle de la construction et des collectivités locales de tous bords.
Vous-même, Madame la Présidente, vous avez écrit au Premier Ministre pour lui fait part de vos inquiétudes et vous avez signé en tant que présidente de la métropole au moment du congrès de l’USH, l’appel des élus locaux pour sauver le logement.
Les 14 bailleurs du territoire poursuivent leur mobilisation, puisqu’ils ont annoncé hier un moratoire d’un mois sur le dépôt de dossier de demandes de financements : cela concrètement au Gouvernement l’impact de sa mesure.
Enfin un comité régional de l’habitat et de l’hébergement se réunira prochainement sous la présidence de la Préfète, j’y représenterai la métropole, et nul ne doute que ce sujet sera sur la table.
Madame la présidente, chers collègues, en matière de logement social, tout n’était pas rose et bien sûr, et il restait encore bien des mesures à prendre pour nous aider à construire et à réhabiliter encore plus de logements. Et, depuis un grand nombre d’années, nous avons su innover pour répondre à la forte demande de nos concitoyens en matière de parcours de l’habitat.
Et bien, si le Gouvernement a besoin de conseils, je suis sûr que nous toutes et tous ici, représentant les 24 communes de notre métropole, nous pourrions mettre nos expériences et nos capacités d’innovation au service d’un véritable projet de refondation de l’habitat, pour rendre ces politiques plus justes et efficientes.
Aussi, au nom du groupe socialiste, radical, républicain et démocrate, je souhaite que ce vœu soit adopté à l’unanimité et appelle le Gouvernement à faire preuve de plus de discernement.
Madame la Présidente, Chèr-e-s collègues,
Je vous remercie.