Conseil métropolitain du 13 avril 2018
Intervention d’Aïcha Bassal, conseillère métropolitaine, adjointe-au-maire de Nantes
Madame la présidente, chers collègues,
Je souhaitais revenir sur un point qui me paraît essentiel. Pourquoi est-il nécessaire de définir notre stratégie alimentaire à l’échelle de la métropole ?
Parce que se nourrir est bien sûr un besoin naturel, mais c’est aussi une démarche citoyenne et je dirais même politique.
La lutte contre le gaspillage alimentaire, l’achat de produits issus de circuits courts ou en direct des producteurs, les cours de cuisine, le troc de graines, ou même des cours de jardinage sont autant d’actions menées par des associations métropolitaines permettant à chacune et à chacun de modifier ses habitudes alimentaires. La participation de nombreux citoyens à ces animations ou ateliers montrent leur envie de consommer et de manger autrement. Et, elles/Ils participent ainsi pleinement à la transition écologique.
Et c’est une nécessité ! On ne peut plus continuer à s’alimenter sans réfléchir au contenu de nos assiettes. Si l’on veut garantir notre qualité de vie et celles de nos voisins proches et éloignés, nous devons consommer durablement, raisonnablement, dans le respect des hommes, des femmes, des animaux, des terres et des saisons.
On ne peut plus manger sans penser à l’origine des produits que l’on consomme et à leur conséquence sur l’être humain et notre environnement.
Consommer un fruit local n’a pas le même impact sur l’environnement qu’un fruit équivalent, produit à l’étranger, à des milliers de miles en cargo ou de kilomètres en semi-remorque.
Croquer dans un fruit n’aura pas le même effet sur nos organismes si ce fruit est gorgé de pesticides (et pas seulement de glyphosate) ou si, au contraire, il est issu d’une filière raisonnée, biologique ou biodynamique.
On nous a tous appris à manger équilibré, ni trop gras, ni trop salé, ni trop sucré, à consommer cinq fruits et légumes frais par jour et j’en passe. Mais, si ces principes sont importants, j’ajoute toutefois que ces conseils peuvent être bien inutiles si l’on considère que l’usage des pesticides peut entraîner de graves maladies, ce, dès le plus jeune âge.
Madame la présidente, cher-e-s collègues, notre stratégie alimentaire territoriale représente ainsi une belle opportunité pour notre territoire d’agir pour une alimentation saine, issue de filières durables et locales.
Comme, celui-ci permettra de réduire les inégalités et de lutter contre la précarité alimentaire. Une métropole solidaire, telle que nous la concevons, se doit en effet d’offrir la possibilité, à toutes et tous, quels que soient leur revenus, d’accéder à des aliments sains et bons !
Pour y arriver, nous avons de nombreux atouts. Et je sais que nous saurons les mobiliser partout sur le territoire métropolitain.
Notre écosystème est en effet riche et varié. Nous avons la chance d’avoir dans notre métropole des agriculteurs et des éleveurs, de maraîchers et des pêcheurs, des viticulteurs aussi, engagés, responsables et passionnés. Avec notre projet alimentaire territorial, nous nous donnons tous les moyens de les soutenir, encourageant ainsi une alimentation qui nous ressemble
Madame la Présidente, Chèr-e-s collègues,
Je vous remercie.